une passion - marin pêcheur

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Historique et chronologie des différents bateaux de pêche

Historique et chronologie des différents types de bateaux de pêche

Types de bateaux de pêche qui composèrent la flottille du port de St Gilles-Croix de Vie et ses environs de 1800 à nos jours.

 

    Les dates en en-tête correspondent à des périodes dominantes d'activités et non du début ou de la fin de navigation pour la majorité des types de bateaux présentés.


 

D'avant 1800 à 1910 :    - La chaloupe pontée du Golfe-

Chaloupe pontée du golfe armée à la drague sortant du port des Sables d'Olonne suivie d'une barque pontée   ( type gazelle ?)

  LS 1401 Nom ÉLISE, jauge 24Tx46, inscrit aux Sables d'Olonne le 15/9/1886, a coulé par voie d'eau le 29/7/1907  (sources données par Mr. Philippe Moreau)

 

    - Barque- râblée et puissante, avec une étrave d'attaque droite et un étambot droit, l'arrière est arrondi, une quille longue et droite pas très profonde afin d'avoir un faible tirant d'eau permettant ainsi un échouage plus sûr et l'accès aux ports en eau peu profonde ce qui est le propre des ports vendéens et limitrophes .

    Gréement : 2 mâts avec haubans, mât de misaine sur l'avant et un mât central d'artimon fortement incliné vers l'arrière. Les voiles sont, de misaine comme d'artimon, au tiers surmontées d'un seul hunier. Un long bout dehors sans sous-barbe, avec foc de route et d'abattage ce dernier permet de faciliter les manoeuvres de virement de bord

Ce type de barque mesurait 12 à 25 mètres selon le métier:

- Pour le commerce : (cabotage) 20 à 25 mètres, plus haut de pont et, pour certaines grosses unités au fort tonnage afin de faciliter les manoeuvres, un troisième mât mobile en tape-cul avec un arc-boutant, ce mât était fixé sur l'étambot qui était à l'intérieur ou l'extérieur du tableau arrière selon le modèle, gréé avec une voile au tiers ou à livarde . La chaloupe pontée avec tape-cul prenait aussi le nom de Chasse-Marée.

- Pour la Pêche : thons, sardines, la drague (chalut), d'une longueur de 12 à 18 mètres, moins haut de pont (franc-bord) que les chaloupes de commerce, et avec une lisse sur jambettes, sans pavois avec une fargue seulement ,

- Pêche à la sardine. Équipage 5 à 6 hommes plus le mousse. Rendu sur les lieux de pêche, on mettait à l'eau à distance raisonnable un peu plus de cent mètres l'une de l'autre, deux à trois plates (annexes) avec chacune 1 ou 2 hommes (platiers) munis d'un filet droit et l'appât pour la pêche. Cette pêche se pratiquait de jour, début de la pêche le matin dès le petit jour. Si celle-ci était bonne, ils s'empressaient de rentrer au port, les premiers arrivés vendaient la sardine à la marée (mareyeurs) car ensuite la sardine était vendue aux conserveries à un moindre coût le cent

- Pêche au Thon. Équipage 5 à 6 hommes: Muni de deux grandes perches (tangons) avec chacune 5 à 6 lignes, plus 4 à 5 à l'arrière du bateau, ce qui faisait quatorze à seize lignes qui étaient de longueurs différentes, chacune munie d'un hameçon garni d'un leurre,le tout traîné à la vitesse de 6 km à l'heure environ. Une marée de thon durait généralement 5 à 7 jours, à l'époque il n'y avait pas de glace sur les bateaux

- Pêche à la drague : Équipage 6 à 7 hommes Pêche principalement des poissons de fond, sole, raie, etc ... On traîne au fond un "filet" appelé drague munie d'une ralingue de chaînes et une ralingue de liège (boules de verre), l'une pour racler le fond, l'autre pour ouvrir le filet et une perche au-devant de celui-ci permettant de maintenir le filet écarté. Cette pêche se pratiquait généralement de nuit sur la bandes côtière, pour les petites unités. N'ayant pas de glace sur les bateaux pour la conservation du poisson, une marée de pêche excédait très rarement plus d'une journée ou 2 nuits en saison d'hivers . 

- La pêche au thon comme la pêche à la sardine sont des pêches saisonnières de juin à septembre pour le thon, et de mai à fin septembre pour la sardine.

       La pêche à la drague se pratique toute l'année mais, pour la majorité, principalement l'hiver, après la saison de pêche au thon ou de la sardine.

 

   D'avant 1700 à 1870..... - La chatte-

Tableau de Charles Viaud représentant en premier plan une chatte de la Bernerie "Aimable Cécile"

Historique de l'Aimable Cécile, construit en 1839 à Paimboeuf pour l'armateur Tardif, le patron Marchesse, matelot Biclet et le mousse Demoire. L'Aimable Cécile se perdit en 1862 au retour de pêche dans la brume, il s'échoua sur la roche le Norégu, le bateau défonça. Le patron Carou, son matelot Ménoret et le mousse périrent dans ce naufrage. Il est probable que ce tableau fut fait ou conservé en mémoire de cette infortune de mer.

 

    La Chatte est un voilier qui a probablement ses origines très anciennes (descendant  des bateaux vikings ?), et l'on situait la Chatte de l'estuaire de la Loire à la Charente maritime, mais on la trouvait principalement et en grand nombre dans la baie de Bourgneuf. On la trouvait aussi plus au sud sur les côtes de Vendée où elle pratiquait la pêche et le commerce. (fin 18ème, aux Sables d'Olonne, elle est nommée dans les cahiers d'Henri Collinet comme bateau d'allège).

    Pour la pêche : longueur de environ 10 mètres. 

    Pour le commerce : longueur de environ 14 m.

  - Particularités : 3 mâts, un grand mât central gréé sous voiles carrées. Les deux extrémités pointues de la coque étaient identiques (amphidrome), étambot ou étrave selon le cap, avec à chaque extrémité un mât plus petit que le mât central, gréés tous les deux sous voile au tiers mais avec un point d'amure divergent. Le gouvernail était transmissible d'une extrémité à l'autre selon le cap et la voile au tiers à l'avant était hissée et celle de l'arrière était affalée, ce qui lui donnait la particularité de ne pas éviter au changement de vent ou de route. Les voiles restant toujours du même bord des mâts, le mât principal (central) n'était haubané que sur un côté puisqu'il recevait le vent toujours du même bord qui était nommé tribord quelque soit le cap. Comme vous pouvez le constater sur le tableau , la grand voile carrée est étarquée sur le guindant au vent dans cette allure, par un balestron ( pièce de bois mobile)

   Pour la pêche : Pour la drague (chalut) en eaux peu profondes, ce qui est le propre de la baie de Bourgneuf ainsi que du littoral vendéen, ils tractaient du portant au travers du vent, toujours du même côté, une drague sans perche reliée à deux tangons qui étaient fixés à chaque extrémité du bateau afin de maintenir plus d'écartement, ce qui était plus pêcheur que la drague à perche qui elle avait au devant du filet en travers de celui-ci une perche en bois lestée dans ses extrémités. Ce type de bateau devait aussi pratiquer la pêche à la sardine, palangre, filet... 

   Elle disparaît de notre port probablement fin 18ème début 19ème siècle, mais subsiste dans la baie de Bourgneuf jusqu'à la fin du 19ème siècle

   Pour le commerce : la chatte était pontée avec deux panneaux de cale situés de chaque côté du grand mât central.

   Les dernières chattes recensées dans la baie de Bourgneuf  furent, entre autres, la Pourvoyeuse construite aux chantiers de Paimboeuf pour le port de la Bernerie en 1845 ainsi que la Célestine en 1841. La Pourvoyeuse, bateau de commerce d'un tonnage de 16 tonneaux, réarma pour le même usage en 1869 à Noirmoutier où elle y finit probablement sa carrière.    (Sources du livre "La Baye de Bretagne") 

 

    Photo de 1900 : Épave d'une chatte (gréement transformé) sur la berge du Jaunay à St gilles Croix de vie

 

De 1800 à 1910... .- La chaloupe Sardinière

-Chaloupes sardinières- dans le port de croix de vie ; vers les années 1890 - 1900

 

  Longueur 6 à 8 mètres. Équipage de 3 hommes. Voiles au tiers, 2 avirons. (remplace la chaloupe du 17ème 18ème siècle de 10 mètres, 4 avirons, deux mâts avec voiles au tiers ou voiles carrées).

     La Chaloupe sardinière était non pontée, avec 2 mâts, mât de misaine et mât d'artimon, ce dernier était généralement plus incliné vers l'arrière que le mât de misaine. Les mâts sont mobiles, gréés de voiles au tiers surmontées d'un hunier, et sur l'avant un bout dehors mobile démontable avec foc d'abattage ; la chaloupe est pourvue de 4 bancs, 2 bancs de nage situés entre le mât d'artimon et le mât de misaine (avirons, un par banc), 1 banc central pour fixer le mât d'artimon, sur l'arrière 1 banc de pompe plus un petit pont avec un trou d'homme pour certaines. Le fond était pourvu d'un plancher mobile, appelé tillac, sous lequel on stockait la sardine en vrac afin de la tenir au frais. Bien que très voilées, les chaloupes n'étaient pas lestées. Les plus anciennes chaloupes avaient l'arrière arrondi, ensuite pour des raisons de moindre coût, l'arrière est formé d'un tableau droit avec peu ou sans quête d'étambot comme la précédente 

     La sardine était pêchée directement du bateau, arrivés sur les lieux de pêche, les marins pêcheurs affalaient les voiles et amenaient  les mâts, deux marins se mettaient aux avirons et le troisième filait par l'arrière le filet à sardine qu'il fallait ensuite maintenir droit à l'aide des avirons par une légère traction , le marin chargé du filet appâtait avec de la rogue afin que les sardines se prennent par les ouïes dans celui-ci. Quand le filet se chargeait, de 70 à 100 kg, il était remonté. Si le poisson était toujours là un deuxième filet pouvait être tendu dans la mesure qu'il y en ait un disponible. Sinon il fallait tamiser (secouer) le filet afin de démailler les sardines, lorsqu'il était dégagé de tout son poisson, il était remis à l'eau en pêche dans le graissin précédent . Quand la pêche était suffisante probablement pour l'époque 200 à 300 kg , les mâts remis en place et les voiles hissées, ils s'empressaient de rentrer au port.

     Dès que quelques bateaux hissaient les voiles pour rentrer au port cela provoquait automatiquement le départ d'une grande partie de la flottille ayant un tonnage suffisant, et cela donnait l'impression d'une course pour rentrer dans les premiers, afin de vendre à la marée. Les mareyeurs achetaient aux premiers bateaux arrivés, jusqu'à leur suffisance, ensuite les bateaux vendaient leurs sardines aux usines qui les achetaient à un moindre coût.

     A cette époque les sardines n'étaient pas vendues au poids, mais au nombre, généralement au cent. Les sardines étaient stockées en vrac au fond des chaloupes, sous le tillac (plancher), au débarquement le long du quai, elles étaient comptées et mises dans des paniers de 300 / 500 / 1000. Cette pratique a été employée  jusqu'à la fin des années 1920, car avec l'arrivée des moteurs sur les bateaux de cette époque (barques, quimperlé,ensuite pinasses) le stockage au fond des bateaux n'était plus possible à cause des hydrocarbures. La sardine fut stockée dans un premier temps sur le tillac, en vrac, recouverte d'une bâche pour être ensuite vendue au cent dans les paniers fournis par les mareyeurs et les conserveries. Mais dans le même temps certains bateaux adoptent les caissettes à sardine qui restent à bord de ceux-ci, ce qui fait que la sardine aussitôt pêchée est mise en caissettes. Ce qui amène directement pour des raisons de commodité sa vente au poids. Les caissettes pleines sont pesées après les avoir vidées l'on pèse les caissettes vides la différence vous donne le poids du poisson. Malgré tout les sardines se vendaient sur les bancs des marchés, ainsi qu'au colportage, à la douzaine.  Pratique qui est toujours employée aujourd'hui et qui explique les origines d'un poisson qui se vend encore à la douzaine.

 

     D'avant 1800 à 1920..... Biche et Bombotte

-Biche- dans la baie de Sion          photo vers 1920

-Bombotte- dans le port de Croix de Vie     photo vers 1900

     Petite embarcation typique de notre secteur, des Côtes de Monts aux Sables d'Olonne, d'une longueur de 4 à 5 mètres, idéale pour l'échouage sur les rives de l'estuaire et sur les plages du pays de Monts et de Sion.

    Avirons, voiles, équipage 1 à 3 hommes.

     Particularité du Bombotte et de la Biche : une étrave avec une quête très prononcée vers l'arrière. L'étrave du Bombotte se termine par une marotte (petit tableau avant). La Biche se termine par une étrave classique avec un débordement prononcé (style le pointu du Midi).

     Pêche pratiquée : les palangres, les casiers, la drague, les chevrettières (balances), le carrelet en estuaire et rivière, et éventuellement la sardine l'été , individuellement, ou utilisé comme annexe pour le bombote sur les chaloupes pontées, les barques et quimperlés, surtout lorsque la sardine se trouvait relativement éloignée du port.

 

De 1870 à 1950.. -le Dundee-


Dundee Etellois, Un des derniers : Photo prise par Joseph Brossard d'à bord du Père Pénard en été 1957,

 

   Le Dundee (thonier) fut le dernier voilier de travail sur nos côtes de l'Atlantique.

   Voilier barque type cotre à tape-cul

   Gréement : Un mât d'artimon, un mât bout-dehors (de beaupré), un mât de tape-cul fixe avec haubans dont l'emplanture se trouvait juste à l'arrière de la barre du gouvernail. Mât d'artimon avec voile principale à encornât surmontée d'un flèche généralement voile au tiers, sur l'étai avant une trinquette, mât de beaupré avec voiles, foc, clinfoc et foc ballon (spinnaker) pour certains. Mât de tape-cul, voile à encornât avec écoute sur arc-boutant arrière, l'encornât surmonté des fois, d'un flèche (voile au tiers).

 Commerce (cabotage) 20 mètres et plus, exemple :" Fleur de Lampaul"

  Pour la pêche.   De 14 à 20 mètres.   Il pêche : en été le thon ou la sardine, l'hiver : La drague (chalut) ou éventuellement le cabotage pour les plus grandes unités

Pour les marins pêcheurs la connotation du mot Dundee est liée à un Thonier de ce type à voile, l'hiver,quand il pêche à la drague, il prend le nom de Dragueur , ou le nom de Gabare pour le transport des marchandises

  Pour la pêche au Thon : Équipage 5/6 hommes. De juin à septembre, comme son prédécesseur la chaloupe pontée, il pêche à la traîne avec des tangons. Avant l'apparition de la glace une marée de pêche durait de 5 à 7 jours , un à deux jours pour se rendre sur les lieux de pêche et trouver le poisson , trois jours de pêche et un jour pour le retour au port le plus proche. Le poisson était stocké sur le pont à l'aide de tréteaux qui supportaient plusieurs rangées d'espars (madriers) sur deux niveaux . Le thon était lié par la queue au madrier supérieur et par la tète au niveau inférieur afin que le thon ne s'abîme pas sous l'effet du roulis, le tout était recouvert d'une bâche. La moyenne de pêche, par jour, était de 150 à 300 thons germons qui font en moyenne de 3 à 7 kg chaque. 

Pour la pêche à la sardine, de mai à septembre, avec des annexes (plates), même technique que les chaloupes pontées. Équipage 5 à 7 hommes selon le nombre de plates embarquées ou en remorque.

A la pêche à la drague, l'hiver, poissons de fond, même gréement de drague que la chaloupe pontée, Équipage 6 à 7 hommes,car le métier était plus pénible que la pêche au thon

Si les ports vendéens comme l'ile d'Yeu, les Sables d'olonne, Noirmoutier, eurent du temps de la voile une flottille plus ou moins importante de dundees, à Saint Gilles Croix de vie ce type de bateau existait, mais pas ou peu en tant que thonier dundee, aucune photo de cette époque en témoigne , selon les témoignages d' anciens marins très peu firent ce métier, seulement une ou deux marées de thon tout au plus, excepté les années où il y avait peu ou pas de sardine sur nos côtes, ils faisaient alors la campagne de thon.

-Dundee- de St Gilles Croix de Vie armé à la drague entrant à Port Joinville (Ile d'yeu)

 

De 1900 à 1920   -le Misainier-

 

     Canot de pêche, 5 à 6 mètres, voile - aviron, 1 seul mât de misaine , plus un mât de tape-cul mobile, fixé sur le tableau arrière avec arc-boutant, sur l'avant un bout -dehors coulissant avec un foc. Voile de misaine au tiers avec hunier et la voile de tape-cul à livarde.

Équipage de 2 à 3 hommes

Pêche :   L'été : sardine.     L'hiver : drague, palangres, chevrettières (balances), ...

Suite aux crises de la fin du 19ème siècle, les chaloupes sardinières furent progressivement remplacées par des canots misainiers, plus petits, de construction moins onéreuse et tous avec un arrière à tableau avec peu ou sans quête d'étambot,

 

D'avant 1900 à 1935   Barque pontée


  Barque avec un mât central et un mât de beaupré et pour certains un mât de tape-cul fixé sur le tableau arrière. Voiles auriques, flèche, trinquette, foc, (gréement cotre) nommée par les marins locaux ainsi que dans certains ports bretons : un sloop, (le sloop n'ayant pas de bout dehors), je pense que cette dénomination est ancienne et fut conservée et transmis par nos anciens marins. Tout comme la voile principale aurique à encornât, même dans les années 1930 - 40 lorsqu'elle était commandée chez l'artisan voilier, certains marins pêcheurs la nommaient la voile carrée , cette dernière étant l'ancêtre sur les bateaux de pêche, de la voile au tiers ou voile à encornât.

  Barque d'une longueur de 10 à 14 mètres, pontée mais parfois avec un trou d'homme de barre, le pavois lisse sur jambettes (balestron). A partir des années 20 certaines se motorisent (mono-cylindre de 4 à 6 CV) en complément de leurs voiles. Les constructions neuves, à partir des années 25, étaient généralement en plus de leurs voiles, motorisées avec des moteurs qui ont gagné progressivement en puissance jusqu'aux années 35.

 Pêche : sardine, drague, casiers, palangres, et pour les plus grandes barques, elles pouvaient faire la pêche au thon les années où la sardine se faisait rare sur nos côtes.

  La pêche à la sardine ne pouvant se faire de la barque, ils emmenaient deux à trois canots ( plates) qui étaient largués sur les lieux de pêche, avec un filet et de l'appât.

  Barques-caseyeurs: Construits et armés pour la pêche aux crabes, homards, langoustes �

   Le caseyeur était muni d'un vivier incorporé à la coque. Le vivier était formé par des cloisons étanches de la coque au pont et le fond de celui-ci était percé afin d'y faire entrer l'eau de mer, ce qui en faisait un vivier (comme un puits) pour les crustacés. La construction des barques caseyeurs et pinasses avec vivier, s'est de par leurs formes et leur volume, étendue jusqu'à la fin des années 60, pour exemple la barque caseyeur Le Hope construit en 1942/1943 . Ce bateau de pêche est classé actuellement à l'inventaire du patrimoine maritime. (Étant à la retraite, je l'ai commandé plusieurs années, au sein de l' association locale Suroît).  

De 1900 à 1935    - Le Quimperlé -

Quimperlés sortant du port de Croix de vie

  Quimperlé : Canot de pêche de 5 à 7 mètres, voile, aviron ( certains vers les années 20, avaient un moteur monocylindre de 4 à 6 CV).

  Equipage de 2 à 4 hommes selon la pêche pratiquée. Pour la pêche à la sardine souvent accompagné d'une annexe, il fallait 4 hommes d'équipage.

  Dans l'ensemble les Quimperlés étaient gréés d'un mât avec voile aurique surmontée d'un flèche, certains au début ont gardé le gréement misainier voile au tiers, certains même celui de chaloupe voiles au tiers, un mât de misaine et avec un mât d'artimon qui était plus petit mais surmonté d'un hunier.

  Dans les années 1920 à 1930, la majorité des unités de pêche de cette grandeur du port de St Gilles Croix de Vie  était des Quimperlés, les Misainiers et Chaloupes sardinières ayant pratiquement disparu.

  Les bretons qui pêchaient le maquereau et la sardine sur nos côtes fin XIXème début XXème avaient des chaloupes plus fortes, lestées avec un tableau à forte quête.

  Suite aux fortes crises dues au manque de sardine dans les années 1870 et début 1900, les marins de St Gilles Croix de Vie ont opté pour ce type de chaloupes qui étaient plus fortes et plus polyvalentes que nos chaloupes sardinières et les misainiers, ce qui permettait aux marins pêcheurs de mieux travailler l'hiver, et en plus elles se prêtaient mieux de par leur forme d'étambot, à la motorisation.

 Le nom de Quimperlé vient probablement que ces bateaux bretons étaient soit construits à Quimperlé, ou dans cette région. A cette époque, en ce lieu de Bretagne, il existait de nombreux chantiers de bateaux de pêche de ce type.

  Il est probable que les premiers Quimperlés furent achetés aux marins bretons et que nos chantiers vendéens les copièrent et les adaptèrent pour la pêche locale.

 

 

 

Deux Quimperlés sortant du port de St Gilles C.de Vie sous gréements différents : le 1er gréé en cotre, le 2ème en chaloupe

 

                          

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De 1905 à 1940 . - la Gazelle -

Gazelles sortant du port des sables d'olonne . Celle de droite voile de flèche à balestron

 

     Les premières unités furent construites par les chantiers des Sables d'Olonne

    Pêche : En été, Thon, sardine.     En hiver, drague, palangres ...

    Equipage: 4 à 6 hommes selon le type de pêche

   Barque très rapide pour l'époque d'une longueur de 10 à 16 mètres avec une étrave d'attaque droite et un cul rond avec une forte quête d'étambot, coque large qui leur donnait un faible tirant d'eau, idéal pour l'échouage.

Gréement: Type cotre.Un mât gréé d'une voile aurique à encornat sur un gui qui dépasse largement de l'arrière de la coque,la voile aurique est surmontée d'un flèche souvent à balestron. A l'avant du mât une voile de trinquette . Un long bout-dehors (mât horizontal), équivalent à plus d'un tiers de la longueur du bateau, avec un foc d'abattage afin de faciliter les man�uvres de changements de bord et aussi pour équilibrer sur la grand voile aurique afin qu'il soit moins ardent au vent. Pavois à balestron (lisse sur jambettes) avec fargues, surtout sur les premières gazelles jusqu'aux années 1920

 

 

Vers 1925 - 1930     - Premières Petites Pinasses - 

 

 

     -Longueur 6 à 7 mètres.  Moteur, voile, aviron . Equipage 2 à 3 hommes voire 4 hommes si annexe (pinasson) pour la pêche à la sardine

 

     Fin 1920 début 1930, on voit l'apparition de pinasses d'origine d'Arcachon ou de Marennes dans notre port ainsi qu'aux Sables d'Olonne et dans les autres ports vendéens. Des photos d'époque en témoignent, et confirment bien les dires, que les premières pinasses étaient d'Arcachon. Celles-ci ont fort certainement donné le nom de <<pinasse>> aux bateaux à moteur qui furent construits par la suite. Pour exemple avant les pinasses, les annexes pour la pêche se nommaient des plates et le marin qui en faisait usage un platier . Du temps des pinasses, l'annexe devient un pinasson mais le marin qui en fait usage, garde le nom de platier. Les noms de pinasse et de pinasson n'étaient certainement pas employés par les marins pêcheurs antérieurement à cette période.

Par contre de tous temps pour dénommer une plate ou un pinasson le nom de canot' était employé par les marins. Le nom canot' désignait aussi l'ensemble des petites embarcations en usage pour la pêche en rivière et estuaire voire également les petits misainiers.

 

 

Pinasse d'arcachon près du pont de saint Gilles x de vie en désarmement ou tranformation pour la pêche locale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vers 1930 à 1945 :    -Pinasses à moteur-  

 

 

 

 

 

     De 10 à 16 mètres, de forme très fine et élancée, pour la majorité, pontées sur l'avant avec roof moteur incorporé et baignoire sur l'arrière (partie creuse non pontée sur tillac)

     Les premières pinasses ont gardé un mât, généralement en bois,avec voiles aurique et trinquette, ensuite on a supprimé les voiles et le mât en bois est devenu métallique il était fixé sur le pont par un pied de mât articulé ce qui permettait de rabattre celui-ci vers l'arrière afin de passer les ponts avec facilité, quand la marée était favorable. On pouvait ainsi avec les pinasses accéder aux deux usines qui étaient au-dessus des ponts (Canet et  Danicole � Marchand). Plusieurs pinasses avaient aussi un mouillage en amont des ponts, certaines s'amarraient à la cale "à Bely" pour débarquement ou embarquement de matériel, d'autres s'échouaient à proximité de celle-ci pour faire leur carénage et peinture, d'autres aussi le long du quai Gorin, d'où l'utilité du mât articulé,

   

 Années 1945-50. Pinasses au dessus du pont. Côté St Gilles marins sur la cale à Bély. Sur l'autre rive l'usine Canet

 

 

Vers 1937 à 1970     -Pinasses pontées- de 12 à 16 mètres

Pinasse sardinière bolincheur  "dom joltam"     vers les années 1975

 

Pinasse chalutier  "l'étoile du pêcheur" sur la cale de carènage de st gilles c d v   dans les années 1980

     Après la guerre les moteurs deviennent de plus en plus puissants, les formes des pinasses changent, plus larges, plus hautes de franc-bord, plus hautes de pavois avec une tonture de celui-ci plus prononcée sur l'avant, et surtout un roof moteur et la cabine où se tenait la barre à roue (gouvernail) et les instruments de navigation et la trappe d'accès au moteur, celle-ci prolongée en arrière par le poste cuisine avec trappe d'accès au poste d'équipage qui se trouvait en dessous. Elles étaient gréées de deux mâts, le plus grand, de travail sur le tiers avant, le deuxième mât, aussitôt en arrière de la cabine pour y fixer l'antenne radio entre autres.

     Du fait de l'évolution du mode de pêche à la sardine, le filet droit, pêche pratiquée depuis plus de trois siècles, laisse la place à la bolinche (filet tournant), la transition se fait très rapidement entre 1952 et 1957 car les deux modes de pêche étaient incompatibles sur un même lieu de pêche, au détriment du filet droit. Mais cela s'est passé pratiquement sans heurt car la pêche à la bolinche dans ses débuts demandait des équipages de 12 voire 15 hommes. L'accroissement du nombre d'hommes d'équipage fait que les marins pêcheurs locaux qui étaient pêcheurs de père en fils, virent arriver à la pêche des gens plus ou moins jeunes qui n'étaient nullement du milieu maritime. Si la pratique de la pêche à la sardine sur un bolincheur, dans les années 55 � 60, demandait un équipage embarqué de 12 à 15 hommes, l'hiver, pendant 6 à 7 mois l'équipage retombait de 5 à 6 hommes ce qui fait que pendant presque 10 ans avant l'arrivée du Power-Bloc (sorte de grande poulie, vire filet, mécanique ou hydraulique), 50 à 80 marins se trouvaient sans embarquement pendant la période d'hiver et si la saison de sardine n'avait pas été  bonne, on peut imaginer quelle était leur situation. Les jeunes célibataires étaient les premiers débarqués, pour la saison d'hiver, pendant celle-ci certains se trouvaient un travail périodique à terre, surtout dans le bâtiment. Cela a été une période de bouleversement, de ce fait, beaucoup de jeunes marins quittèrent le métier de marin pêcheur pour la marine marchande ou autre, beaucoup d'entre eux sont revenus à la marine de pêche des années plus tard (l'appel du métier ...) ce qui fut mon cas.

 

Vers 1938 à 1980....   -Thoniers ligneurs-

Thonier ligneur "Raymond Martine" sortant du port de St Gilles Croix de vie

    Longueur : de 15 à 18 mètres

    Bateaux à moteur d'une puissance variant de 100 CV les premières années jusqu'à 350 CV pour les années 80. Mât avant avec voiles, une trinquette, grand voile marconi ou aurique et mât arrière à tape-cul, les voiles servaient surtout pour la stabilité et le confort, afin de compenser le roulis qui était accentué par les tangons. Comme son prédécesseur le Dundee, il pêche le thon germon à la ligne traînante de juin à fin septembre, ensuite l'hiver, il pratique généralement la pêche au chalut.

     L'équipage, été comme hiver, restait le même de 5 à 6 hommes,

     Dans les années 50-70, la flottille était de 25 Thoniers environ actifs dans le port de Saint Gilles-Croix de Vie. J'ai répertorié 70 bateaux qui firent la pêche au thon entre 1938 et 1975

     Pendant cette même période sont apparus  vers la fin des années 50 quelques Thoniers canneurs à l'appât vivant ( l'appât était soit de la sardine soit de l'anchois). Ce type de pêche permettait dans des temps plus courts des tonnages plus importants mais aussi nécessitait un apport d'appât vivant régulier qu'il n'était pas toujours évident à pêcher à la proximité des lieux de pêche du thon et à conserver vivant en cas de mauvais temps. Ce mode de pêche nécessitait un équipage expérimenté d'au moins 10 à 12 hommes, ce qui posait le problème l'hiver de diminuer l'équipage par deux et de reformer celui-ci pour la saison de thon suivante. Ce qui fait que cette pêche nouvelle dans notre port n'a pas supplanté les ligneurs et même périclité dans les années qui ont suivi son apparition,

Thonier Canneur en pêche  (A. Droy)

    Dans les années 50 � 60 l'activité pêche au Thon était importante dans le port de St Gilles � Croix de Vie, près de 8 à 10 Tonnes étaient débarquées par jour pour la marée et les usines qui avaient là un apport quasiment régulier, ce qui fait que le prix du Thon était stable et en faisait pour l'époque bien vivre ses familles de pêcheurs.

    Bien que le thon fut pêché aux hameçons à la traîne, mode de pêche ancestrale, la multiplication des thoniers dans les ports de l'Atlantique aussitôt après la guerre 39-45, se fit ressentir, en partie, sur le stock de poisson. Il a fallu à partir de la fin de l'année 1960 le pêcher de plus en plus loin, pour dans les dernières années 70-80, aller le pêcher en début de campagne jusqu'au près des Iles des Açores. Les thoniers ligneurs étaient obligés de faire alors 4 à 5 jours de route pour se rendre sur les lieux de pêche, ce qui les amenait à faire des marées de 5 semaines. Vu leur taille ils n'étaient plus adaptés à stocker normalement le carburant et la glace pour 5 semaines de mer.

Les derniers thoniers-ligneurs armèrent au filet maillant dérivant, pêche plus rapide mais avec toutes les problématiques qui s'en suivirent,(conflit de mode de pêche entre ligneurs espagnols et fileyeurs français ,campagne pour la protection des dauphins) ce qui emmena, suite à une interdiction européenne, l'arrêt de la pêche au filet maillant dérivant.

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   Actuellement, la pêche au Thon sur le port de St Gilles Croix de Vie se fait au chalut pélagique, avec quota sur le nombre de permis de pêche accordés, et quota annuel sur le tonnage pour le thon rouge. Si les ligneurs ne pêchaient pas le thon rouge(poisson trop gros pour les lignes trainantes) par contre le chalut pélagique s'y prête parfaitement pour cette espèce.

 

À partir des années 1970 - Chalutier Pélagique -

 

 

 

    Chalutier moderne de 12 à 25 mètres pour notre port, qui travaille et tracte  généralement à deux bateaux sur un même chalut (en boeufs). Le chalut est filé (mis à l'eau) ou remonté par l'arrière sur un enrouleur sur l'un des deux bateau appelé généralement "le boeuf" le 2ème bateau étant appelé "le veau"

   La particularité du chalut pélagique : il pêche entre le fond et la surface ce qui lui permet de cibler toutes les espèces pélagiques,sardines,anchois,thons,maquereaux, chinchards, merlus, merlans,bars, dorades,...... Ce qui a comme avantage, surtout pour les grosses unités de leur donner la possibilité de pêcher toute l'année sur 16ces différentes espèces, sans modifier le mode de pêche. Il pêche avec un chalut de maillage différent selon la grosseur du poisson de l'espèce recherchée (les chaluts pour l'anchois ou le thon n'ont pas le même maillage et la même grosseur de fil) 

    Sur le port de St Gilles Croix de Vie, il existe des bateaux moins importants, de 12 mètres environ, qui font la pêche au pélagique par paire pendant la campagne d'été sur la pêche à la sardine, pour ensuite l'hiver faire la pêche au chalut de fond ou autres pêches, ils travaillent en cette période séparément.

    Les équipages des bateaux pélagiques de 18 à 25 mètres sont de 5 à 7 hommes. Cette catégorie de bateau qui fait la pêche au pélagique sur différentes espèces dans l'année, reste pratiquement  toujours avec le même nombre d'hommes d'équipage.

    Les équipages des bateaux pélagiques dans la classe des 12 mètres environ sont de 3 à 4 hommes pendant la campagne de sardine et l'hiver lorsqu'ils font le chalut de fond, ils débarquent généralement un homme d'équipage.

 

 

 jean Jouve 1679.jpg

 

   Types de bateaux de commerce et de pêche de Saint GILLES sur Vie selon les Albums de Jean JOUVE en 1679 :

premier : pêche à la morue et commerce, 2ème : commerce côtier, 3ème 4ème : pêche

 

           Maurice GUITTONNEAU  2009

 



23/08/2009

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